Actualités

Retour sur le séminaire "Penser et agir autrement dans la politique de la ville"


Ce sont plus de 70 personnes de France, d’Allemagne et de Suisse, qui se sont réunies jeudi 11 juin autour de la thématique des programmes de développement social urbain dans les trois pays.

Cette journée, co-organisée par l’Euro-Institut, venait conclure les travaux du groupe d’experts « Le développement social urbain en perspective transfrontalière » menés par l’ESTES (Ecole supérieur en travail éducatif et social de Strasbourg), en coopération avec la Katholische Hochschule Freiburg et la Fachhochschule Nordwestschweiz.

Les participants ont ainsi pu se familiariser avec les programmes « Politique de la ville » en France, « Soziale Stadt » en Allemagne et « Projets urbains » en Suisse, avant de se plonger, lors d’ateliers, dans des méthodologies innovantes initiées dans trois quartiers des trois pays et étudiées par le groupe d’experts.

Les échanges entre participants et intervenants ont permis de mettre en lumière l’importance du cadre historique et des systèmes politico-administratifs pour mieux comprendre les situations dans les trois pays sur des points comme la place du citoyen, la relation administration-citoyens, la place et le rôle du travailleur social ou encore le rôle des corps intermédiaires comme les églises et les associations.

Il s’agissait également de revenir sur les mots : qu’est-ce que signifie « participation citoyenne » ou encore « mixité sociale » ? Est-ce que cela veut dire la même chose dans les trois pays ? Qu’est-ce que cela signifie pour le citoyen ?

Par ailleurs, la question de l’activation, de « l’empowerment » des habitants a pu être discutée. Ce point est considéré comme un axe de travail central afin de donner les moyens aux habitants de s’exprimer et d’agir sans « faire à leur place ». Un enjeu complémentaire, dans ce cadre, est d’éviter la ségrégation sociale en ouvrant le quartier sur l’ensemble de la ville. C’est le « droit à la ville ».

Les expériences présentées ont toutes soulignées l’importance de travailler sur le collectif / le commun (Gemeinwesenarbeit). En cela, le temps et l’espace de la rencontre semblent fondamentaux : il est essentiel de favoriser le dialogue (entre habitants, entre habitants et administration, entre habitants et politiques) et de co-construire une dynamique. Le dialogue ouvert et transparent -qui fixe le cadre, les règles et les éventuelles limites- semble être le seul moyen d’éviter autant que faire se peut les frustrations qui pourraient émerger de part et d’autre.

A l’issue de cette journée, il semble donc que les défis qui se posent dans les quartiers sont les mêmes dans les trois pays et que les dispositifs du développement social urbain cherchent à y remédier en promouvant la mixité sociale et la participation des habitants. Toutefois, malgré ces convergences, de fortes différences ont émergés des discussions. La part de l’urbanisme et du social, la question migratoire, l’autonomie laissée aux habitants ou les moyens investis par l’Etat constituent autant de différences importantes. C’est sur la base de ces premiers résultats que le groupe d’experts souhaite poursuivre ses travaux sur cette thématique dans le cadre d’un futur projet de recherche.